Tulum, la forteresse qui surplombe l’océan tourquoise de la Mer des Caraïbes
Dès l’arrivée à l’aéroport de Cancun j’ai pris le Mexique d’assaut vers Tulum. Une nuit de sommeil bien mérité m’attendait dans un hôtel douillet à quelques kilomètres du site archéologique du même nom. Je le connaissais pour l’avoir visiter quelques années plus tôt sur mon premier passage. Cependant j’étais ravi de le découvrir à nouveau à travers les yeux émerveillés des voyageurs qui l’admiraient pour la première fois.
Tôt au levé du jour un petit déjeuner animé par la rencontre du groupe de touristes pour lequel j’ai été mandaté comme guide, traductrice et thérapeute me conviait dans un petit resto local aux couleurs du Mexique. Café en main et excité par ce nouveau périple nous partions à la découverte de notre parcours de voyage. Après la présentation des membres, sandalettes aux pieds et serviette à l’épaule on est parti se relaxer à la plage et visiter les environs. Se prélasser en écoutant les vagues déferler sur le sable de la “ Playa Paraiso « , la plus emblématique plage de Tulum, fut un moment mémorable. Pour un summum de sensation j’ai terminé cette journée en dégustant une succulente poutine dans un petit bistrot de la rue principale.
Sans plus attendre le lendemain aux premières lueurs du jour nous étions à l’entrée du populaire site archéologique de Tulum.
Construit lors du déclin de la période maya, Tulum n’a peut-être pas la splendeur de ses voisins situé dans la jungle. Par contre c’est le seul site qui fut bâti en bord de mer, ce qui offre un spectacle magnifique et une vue paradisiaque sur les eaux turquoises de la mer des Caraïbes. Cet important lieu d’échanges commerciaux ne possèdent pas d’édifices imposants, toutefois sur la forteresse on y retrouve le “ Castillo de Zama « , bâtiment qui devint le symbole de la cité de Tulum.
À la fin de la visite, un transport privé nous amenait vers l’intérieur du Yucatan afin d’y découvrir ses merveilles. J’avais choisi la ville de Valladolid pour faire escale et visiter quelques lieux intéressants facilement accessibles depuis son centre.
Lors de mon premier passage cette ville de Valladolid m’avait fasciné par son grand héritage historique et culturel, elle est connue sous le nom de “ Perle de l’Orient “ ou “ Héroïque Zací “. Elle a été fondée en 1543 par le conquistador espagnol Francisco de Montejo nommé “ El Sobrino “. Cette ville exceptionnelle, comme plusieurs villes mexicaines qui ont été gratifiées de ce titre, a été nommée “Pueblo Magico” en 2012.
Valladolid est un grand centre touristique du Yucatan qui nous invite à visiter ses bâtiments et maisons coloniales, ses parcs, ses quartiers et ses églises qui abondent dans ses rues. C’est la deuxième plus grande ville du Yucatan et la plus ancienne de l’État, on ne peut passer à côté sans l’admirer.
De là nous sommes parti pour la visite de la zone archéologique de Ek Balam d’où il est possible de faire une baignade dans la rivière souterraine du Cenoté Xcanché. Un bain de boue nous attend pour une purification du corps afin de le désintoxiquer de ses impuretées.
Journée chargée en émotions et en magie, nous virevoltons à la découverte de lieux mystiques incroyablement vibratoires. Dans la matinée nous avons débuté notre journée par la visite du site de Ek Balam par la pyramide du Jaguar Noir, véritable joyau caché de la civilisation maya. Avec ses 40 édifices enfoncés dans la jungle, sources précieuses d’informations gravées dans un échantillon unique des vestiges ornementales de ce peuple.
Cette pièce unique a été découverte il y a peu de temps ensevelis sous la végétation luxuriante de la péninsule du Yucatan. Centre cérémoniel servant également d’hébergement aux élites de construction pyramidale, où contrairement aux sites voisins, il nous est permis de gravir ses nombreuses marches jusqu’au sommet afin d’atteindre l’observatoire jadis utilisé par les astronomes.
De cet endroit nous pouvons clairement distinguer au loin les monuments de Chichen Itza et ceux de Cobà. Dans l’enceinte du site archéologique un sentier nous conduit au Cenoté de Ek Xcanché, où caché dans la jungle nous découvrirons ses grottes et ses puits causés par l’effondrement du sol. Une baignade purificatrice d’eau douce mêlée d’eau salée en son fond nous fera le plus grand bien.
Nous revenons ensuite vers Valladolid pour déguster d’excellents plats typiques de la région. En balade à travers ses rues nous visitons cette magnifique petite ville avant de poursuivre à travers l’histoire des temples mayas. Puis au quatrième jour nous poursuivons notre périple vers le parc de la zone archéologique de Chichen Itza qui nous mènera droit vers la Pyramide de Kukulcan, aussi baptisée “ El Castillo “.
Chichen Itza, l’incontournable ancienne ville maya, principal centre religieux connu comme le lieu d’initiation des prêtes est considéré de nos jours comme l’une des sept merveilles du monde. Par sa splendeur elle saura éblouir les plus fascinés de l’histoire du peuple maya-toltèque. Seul bémol à l’horizon il nous est interdit de gravir les nombreuses marches pour atteindre le sommet de la pyramide maitresse, mais la vue du sol est toutefois surprenante.
Ce lieu historique abrite plusieurs monuments de différences architecturales aussi majestueux les uns que les autres. Le prédominant est bien sûr El Castillo, cette pyramide en terrasse qui se veut l’emblème du site dans son ensemble, mais tout aussi surprenants le “ Templo de los Guerreros » et le terrain de jeu de balle que l’on retrouve parmi tous les sites archéologiques mayas. Le choix de faire cette visite en fin de journée nous permettra de profiter du spectacle son et lumière qui anime le site à la tombée de la nuit.
Reparti sur notre road trip mexicain, au cinquième jour nous en profitons pour faire une pause dans la région de Mérida.
Près de la ville du même nom se trouve la zone archéologique de Uxmal, qui signifie trois fois édifié. Ce lieu magique nous transportera une fois de plus au coeur de l’époque maya, mais pas que…
Cette ville sacré construite en l’honneur du dieu de la pluie, le dieu Chaac se trouve encore de nos jours en excellent état avec ses monuments entiers et bien conservés. Cette étonnante conservation lui a été permise car elle fut moins souvent la cible des guerres, puisqu’elle se dressait loin des points stratégiques.
La visite mais surtout l’histoire qui se cache derrière la pyramide du Nain Magicien en fascinera plus d’un et amusera d’un coup sûr le coeur des grands autant que votre petit enfant intérieur. Ce conte est toujours vivant à travers “La leyenda del enano y el gobernante de maya de Uxmal”.
La légende du nain de Uxmal
Selon les anciens, dans la ville de Kabah, au sein de l’empire Uxmal, vivait une vieille sorcière qui soignait jalousement un oeuf qu’elle avait trouvé d’une étrange manière. Tous les jour elle en prenait jalousement soin jusqu’à ce qu’un enfant émerge de celui-ci. Cette éclosion rendit la vieille femme très heureuse car elle s’était depuis des années résigné à ne pas avoir d’enfant, ce fut un grand présent pour elle. Au bout d’un moment, elle s’est rendu compte que l’enfant avait cessé de grandir et elle a compris rapidement que son fils était en fait un nain.
Un jour, le nain entra dans la chambre de la vieille femme et fouilla dans ses affaires. Non poussé par une intention malveillante il était simplement curieux de savoir а quoi la sorcière tenait tant à préserver dans le chaudron dans lequel ils mangeaient. C’est ainsi qu’il découvrit un Tunkul, un instrument semblable а une flûte. Le nain a soufflé dans le Tunkul et le son était si fort qu’il pouvait être entendu dans tout Uxmal.
Ce qu’il ne savait pas, c’est qu’une prophétie disait que lorsque le Tunkul retentirait, le gouvernement de l’actuel roi d’Uxmal prendrait fin. Alerté par le son de l’instrument le roi a envoyé chercher le coupable qui s’était servi du Tunkul. Lorsqu’il fut confronté а cet événement, le roi, sachant que le nain était le possesseur de la sagesse de la vieille femme, lui demanda s’il pouvait faire quelque chose pour étendre son règne. Puis le nain lui dit de construire une route entre Kabah et Uxmal, puis de revenir le voir.
Une fois la route terminé, la vieille femme et le nain se dirigèrent vers Kabah, où ils les attendaient avec impatience. Se trouvant de nouveau devant le roi, le nain lui dit qu’il lui donnerait la réponse qu’il cherchait s’il cassait d’abord le fruit le plus dur de la région avec sa tête, un cocoyol. Le roi, soupçonnant que l’autre se moquait de lui, promit de n’accepter le défi que si le nain cassait le fruit en premier. À la surprise de tous, le nain accepta de relever le défi en premier, mais ce qu’aucun ne savait c’est que le petit homme avait caché une plaque de métal sur son front, sous son chapeau. De cette façon il réussit а briser le cocoyol et invita le roi а répéter son exploit. Le roi a immédiatement jeté sa tête contre le fruit et а cause de son front nu il a été tué presque sur le coup après quelques jours d’agonie.
Après cet événement, le nain a été couronné roi d’Uxmal. De là, la vieille femme l’informa le roi qu’il pouvait maintenant mourir en paix, sachant que le royaume serait entre de bonnes mains. Cependant, la sorcière avertit le nain qu’il devait être juste et qu’il devait éviter à tout prix d’être aveuglé par le pouvoir. Le nain obéit а sa mère pendant un certain temps, mais peu а peu il se corrompit. Au point qu’à une occasion, il fit construire une statue d’un nouveau dieu qui, selon lui, surpassait les dieux précédents en intelligence et en puissance. Grâce à sa magie il a fait trembler la statue aux yeux de tous, sur quoi les gens ont commencé à l’adorer comme une grande divinité. Cependant, cet acte de trahison fut mal vu par les vrais dieux, qui ont accepté de détruire Uxmal. C’est ainsi que toutes sortes de catastrophes sont tombées sur cette ville, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus que des ruines.
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Sur cette note de magie nous nous sommes mis en route vers Palenque où il était prévu une randonnée dans la jungle jusqu’à la Rio Usumacinta, puis aller découvrir une majestueuse chute d’eau, la cascade Misol-ha. De ce superbe endroit nous avons participé à une Cérémonie du Temazcal, la fameuse hutte de sudation mexicaine.
Dans cette région du centre du Chiapas nous avons explorer l’une des plus belle cité maya, Palenque s’est dévoilé à nous dans sa majestueuse forêt luxuriante. Impressionnante par son architecture mais aussi par la jungle qui l’entoure, les bruits ambiants de cet amoncellement de verdure nous fait frissonner dès les premiers instants. On y ressent la force et l’énergie de la culture maya dans toute sa splendeur.
Accessible depuis le site nous pouvons nous balader à travers la zone archéologique jusqu’à la Rio Usumacinta et acceder aux magnifiques cascades de Misol-ha s’écoulant d’une hauteur de 35 mètres ou la baignade est agréable. Le petit chemin derrière la cascade nous mène dans une grotte où s’écoulent une rivière et une jolie cascade souterraine. Un spectacle renversant.
En soirée nous avons eu l’occasion de faire l’expérience du Temazcal qui nous porta dans le ventre de la mère pour accueillir de multiples guérisons. D’une grande puissance, cette ancienne pratique traditionnel descend ses racines jusqu’aux aztèques et probablement même bien avant eux. Guidé par un maitre de cérémonie qui nous dirige divinement à nous reconnecter à la Terre, la mère divine, nous vivons alors des instants magiques à la manière des peuples anciens.
Repos bien mérité et relaxation baignade seront au programme deux jours plus tard. Les splendides chutes de Agua Azul sont reconnues pour être l’un des plus beau site du Mexique, et pour cause car elles sont impressionnantes autant par sa beauté que par ses couleurs. Là nous avons la possibilité de nous baigner dans les eaux agitées de ses nombreux bassins en cascades. La couleur turquoise et extrêmement claire de son eau nous offre l’un des plus beaux spectacles de pure nature.
Nous nous sommes ensuite déplacé vers Chiapa de Corzo, la ville la plus ancienne de l’État du Chiapas en poursuivant notre découverte jusqu’à San Cristobal de Las Casas. Il fait bon s’y arrêter pour vivre parmi la population locale, authentique désigne parfaitement cette petite ville au couleurs traditionnelles.
Au coucher du soleil, pendant que les voyageurs faisaient du tourismes parmi les nombreux kiosques d’artisanat local j’ai été ébloui par le vol de millier d’oiseaux qui se balançaient entre deux arbres géants surplombant la place centrale. Une chorégraphie à couper le souffle.
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À partir de Chiapa de Corzo nous entreprenons l’excursion à travers le Canyon de Sumerido. En bateau sur la Rio Grijalva nous avons sillonné les parois rocheuses qui s’élèvent parfois à plus de 1000 mètres de hauteur. Tout simplement majestueux par sa grandeur mais aussi n’a pas d’égal par son incroyable beauté. Contrairement aux différents canyons traditionnels creusés par une rivière, le Sumerido s’est formé à la suite d’un tremblement de terre qui ouvrit une immense faille dans le plateau.
Je l’ai parcouru de son sommet dans un tour complet à moto il y a quelques années et du bas comme d’en haut le paysage est magnifique sous tous ses angles.
Des indiens aux descendants directs des mayas nous partons ensuite à la rencontre de ces peuples gardiens des anciennes traditions ancestrales. San Cristobal de Las Casas nous accueillent avec ses marchés typiques, ses diverses coutumes artisanales et son décor coloré où le passé lointain n’a pas encore effacé ses traces.
Cousins proches des indigènes Guatemaltèques, les Tzeltales autant que les Tzotziles parviennent encore aujourd’hui à garder leur tradition et leur identité. À partir de San Cristobal nous nous dirigeront vers San Juan Chamula, surtout visité pour son église qui sort de l’ordinaire. Ses adeptes pratiquent un mélange de catholicisme et de religion maya, il en est ainsi parce que le chamanisme traditionnel y est encore très fortement pratiqué dans cette région. Curieusement ceux-ci vénèrent des symboles catholiques représentés par des saints au même titre qu’ils accueillent les mythes du culte des esprits mayas. Un mélange pour le moins surprenant.